Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
LES BÉNÉDICTINES

tion à cette translation et favoriserait l’établissement des religieuses de Blie dans la ville de Lyon, à condition que le Chapitre de Saint-Paul quitterait toute supériorité à leur égard.

En conséquence, le 30 mai 1636, Mme  Charlotte de Moyriac, prieure de Blie, se présentait devant le Chapitre de Saint-Paul. Elle exposait que sa maison de Blie était sur le grand chemin, dans un village sans clôture ni voisinage ; à cause de cet isolement, elle désirait se retirer avec ses religieuses dans la ville de Lyon. Elle ajoutait qu’elle s’était adressée à l’archevêque, lequel consentira et accordera sa réception et établissement, à condition que le Chapitre de Saint-Paul quitte la supériorité qu’il a sur le prieuré de Blie.

Les chanoines, annuant à ladite réquisition et louant le zèle de ladite dame prieure et pour iceluy faciliter, s’agissant de l’honneur de Dieu, salut des âmes et édification du public, ont quitté, remis et cédé audit seigneur Éminentissime cardinal, archevêque de Lyon, et successeurs en ladite archevêché, toute supériorité qu’ils avaient et leur compétait sur ledit prieuré de Blie.

Tous ces passages donnent beaucoup à réfléchir ; quiconque sait lire entre les lignes voit cette pauvre maison isolée, sur le bord d’un grand chemin sillonné par des bandes de soldats qui se croyaient tout permis.

Le 19 août 1636, le cardinal de Richelieu donna l’autorisation de transférer le prieuré de Blie à Lyon. Le transfert eut lieu en 1637.

Ces religieuses habitèrent d’abord dans le quartier de Saint-Georges, mais bientôt le petit couvent s’installa à l’un des côtés de la place Louis-le-Grand, à Bellecour, non loin de la Charité, « vers les allées de Tillols » comme s’exprime Chappuzeaux. Sur le plan de Siraucourt, on voit très nettement l’emplacement du couvent de Blie : il est sur la rue du Peyrat, sur cette masse de terrain circonscrite par les rues Saint-Joseph, de la Sphère et Boissac, et pour parler un langage plus moderne, le couvent de Blie devait se trouver là où l’on a ouvert l’ancienne rue Bourbon, aujourd’hui rue Victor-Hugo. Il n’avait que seize religieuses et possédait seulement douze cents livres de rente. L’abbesse de Saint-Pierre, dit Monfalcon, était pa-