Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

notre visite, juridiction, obéissance et toute autre supériorité, et de nos successeurs archevêques de Lyon. » Le consulat donna son autorisation le 5 janvier 1633, et le roi, des lettres patentes datées du mois d’avril de la même année.

Les Bernardines ne restèrent pas longtemps à la montée du Gourguillon ; elles allèrent s’établir ensuite dans la rue du Garet, dans la maison qu’occupèrent plus tard les missionnaires de Saint-Joseph, auxquels succéda l’ancien hôtel du Nord. Mais se trouvant un peu à l’étroit, elles achetèrent, entre les deux sommets de la Grand’Côte et de la montée Saint-Sébastien, un terrain considérable, où elles firent bâtir une maison, et où elles s’établirent en 1644. Dans cet endroit, et aussi en raison de plusieurs acquisitions qu’elles firent dans la suite, soit en ville soit à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, Dardilly ou ailleurs, elles relevaient de la directe de l’abbesse de Saint-Pierre, de la custoderie de Saint-Jean, du commandeur de Saint-Georges, de la chantrerie de Saint-Nizier et de l’abbé d’Ainay.

Cette communauté fit d’abord de grands progrès, elle compta un moment jusqu’à cinquante-quatre religieuses. Elles firent deux nouvelles fondations : en août 1647, elles vont à Clermont-Ferrand, et l’année suivante le consulat de Verdun donne aux Bernardines de Lyon la permission de fonder dans leur ville une maison de leur ordre. À Lyon, elles avaient un pensionnat de jeunes filles et recevaient des pensionnaires.

Il paraît, d’après certains papiers des archives municipales, que nos religieuses Bernardines ne vécurent pas en très bonne intelligence avec leurs voisines, les religieuses du Bon-Pasteur. En 1715, elles adressent à l’archevêque de Lyon une longue supplique contre les religieuses du Bon-Pasteur « qui ne retirent chez elles que des personnes de scandale, dont les cris excités par le désespoir alarment tout le voisinage. » Monseigneur de Lyon défend qu’on lui en parle davantage. — On trouve aussi des traces d’une autre affaire pas propre, puisqu’il est question de vidanges, où les religieuses du Bon-Pasteur sont condamnées à prendre certaines précautions pour ne pas empester le voisinage.