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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Le 8 octobre 1749, la supérieure, la mère Guiguet, reçoit une lettre de M. l’abbé d’Olmières, vicaire général, qui est en résidence à Fontainebleau avec le cardinal de Tencin : « Le malheur qui vous est arrivé ne vient point du moindre reproche qu’on puisse faire à votre communauté, et moins encore à vous ; c’est votre temporel qui est dérangé, sans qu’on puisse rien vous imputer : c’est une règle générale qu’on ne veut pas un trop grand nombre de communautés, surtout celles qui n’ont pas de biens suffisants. »

Le même jour, le cardinal de Tencin écrivait aux Bernardines à peu près dans les mêmes termes.

Avec cette perspective de suppression, est-il étonnant que le découragement soit entré dans l’âme des religieuses ? Plusieurs d’entre elles manifestèrent quelque velléité de sortir de leur monastère. Mgr Nicolas Navarre, leur supérieur, leur écrit une lettre destinée à calmer les esprits et à combattre ces tendances : « Il vaut mieux, leur dit-il, mourir tranquillement dans votre maison les unes après les autres, que d’essuyer telles disgrâces. »

Mais ces consolations ne portent pas grand fruit ; les religieuses continuent à réclamer, et bientôt on cherche des expédients. Le 22 janvier 1750, Mgr Nicolas Navarre fait espérer qu’on unira aux Bernardines une autre communauté peu nombreuse et bien riche. Évidemment là serait le salut, mais on ne tardera pas à voir qu’on veut la suppression du monastère pour d’autres motifs. Le cardinal de Tencin se montre particulièrement résolu à obtenir cette suppression, et pour la faciliter, il obtient, le 26 juillet 1751, cent livres de pension viagère pour chacune des religieuses de chœur, à la condition que l’on consentirait à la suppression du couvent. Un peu plus tard, il promet trois cents livres aux religieuses, si elles veulent se retirer.

Ces hésitations ne pouvaient durer ; on négocia pour arriver à une entente. Après bien des pourparlers, le 30 octobre 1752, les Bernardines recevaient de l’autorité ecclésiastique une lettre où étaient exposées les volontés du cardinal : « M. le cardinal a fixé qu’il n’y aurait point de réunion à votre maison, que vous y resteriez