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LES BERNARDINES

toires, il fut reconnu que toute la procédure du cardinal de Tencin était radicalement nulle. Une pièce des archives intitulée : Précis expose les nombreuses causes de nullité.

Dans un autre mémoire envoyé à Mgr de Montazet, nos religieuses montrent et prouvent que les commissaires ecclésiastiques ont diminué les revenus du monastère, en ont augmenté les charges et enflé les dettes. Ce mémoire se termine par ces chiffres justificatifs qui établissent la situation matérielle du monastère : il a 15.696 livres 12 sous de revenus, et fait par année 14.968 livres 10 sous de dépenses.

Il faut avouer que les Bernardines se défendirent avec intrépidité, et cependant rien ne vint modifier leur situation. Mais ne pouvant se faire à l’idée de leur suppression, dix-sept ans après la décision royale, elles luttaient encore. Voici en effet un dernier mémoire, dont le destinataire n’est pas désigné, et qui date de l’année 1766 :

« Les religieuses Bernardines de-Lyon reçurent de la part du Roy une défense de ne plus recevoir de novices dans leur monastère jusqu’à nouvel ordre de Sa Majesté, le 24 septembre 1749. Cette défense fut sollicitée par des personnes qui ne connaissaient pas la faculté de ces dites religieuses, puisque depuis cet intervalle de dix-sept ans, elles n’ont point contracté de dettes, et ont payé même celles qu’il pouvait y avoir lors de la dite défense, et depuis dix-sept ans elles auraient reçu plus de vingt novices qui auraient apporté des dots, ce qui aurait fait un capital de quatre-vingt mille livres, et aurait fait une rente à la communauté de quatre mille livres par année. Les dites religieuses peuvent assurer qu’elles se peuvent soutenir par leurs propres revenus, leurs talents et leur travail. Outre cela il est aisé de faire voir qu’elles ont des perspectives bien brillantes pour l’avenir, puisqu’elles ont cédé un terrain qui leur appartient à un particulier de la ville, pour y bâtir des maisons, lesquelles maisons doivent rentrer dans dix-sept ans et rapporteront trois ou quatre mille livres de rentes aux Bernardines. (En marge on lit ce renvoi : Nota que dans l’enceinte de leur monastère, il y a beaucoup d’endroits susceptibles d’une augmentation de leurs revenus, outre ce qui est dit ci-dessus.) Donc, les personnes mal intentionnées ; qui ont