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LE BON-PASTEUR

En 1745, le cardinal de Tencin leur donne un secours important pour venir en aide au fâcheux état de la maison. En 1750, elles bénéficièrent d’une décision royale ; Louis XV, ayant autorisé une loterie en faveur des communautés religieuses, les lots non réclamés furent vendus au profit des maisons du Bon-Pasteur de Paris et de Lyon.

Est-ce l’insuffisance de leur local, est-ce le peu aimable voisinage des Bernardines, est-ce l’occasion tentante d’un couvent devenu libre, qui fut la cause du transfert de la maison du Bon-Pasteur dans la rue Neyret ? Nous ne le savons. Mais, en 1751, selon l’Almanach de Lyon de l’année suivante, elle occupa le couvent ci-devant habité par les religieuses de l’Annonciade, dite de Saint-Amour, qui avaient elles-mêmes été transférées dans le premier monastère des Annonciades célestes, en 1749.

Avec le temps, l’organisation administrative de la maison du Bon-Pasteur s’était améliorée ; un conseil, composé de douze notables de la cité et présidé par Mgr l’archevêque, régissait les biens temporels et imprimait la direction. Cette manière d’être existait aussi pour les maisons des Filles-Pénitentes, des Recluses, de la Providence, et des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ; elle existe encore aujourd’hui pour bien des œuvres, et surtout pour nos hôpitaux et nos bureaux de bienfaisance. Ce système mixte fit que ces maisons de charité ne furent pas entièrement considérées comme des communautés religieuses ; c’est pourquoi, tolérées seulement, elles purent affronter les premiers orages de la Révolution. Elles existèrent jusqu’en 1793, mais, en 1793, le torrent révolutionnaire emporta tout, non seulement les nobles et les prêtres, mais aussi, ce que l’on ignore trop, des foules d’ouvriers, et un grand nombre d’institutions fondées uniquement pour soulager le peuple qui souffre.

Aujourd’hui la maison du Bon-Pasteur est affectée au casernement des troupes de la garnison. Mais le nom du Bon-Pasteur persiste ; il y a une rue du Bon-Pasteur, le quartier est le quartier du Bon-Pasteur, la caserne est la caserne du Bon-Pasteur, et enfin, comme les Bernardines ont donné leur nom à la paroisse de Saint-Bernard, la communauté de la rue Neyret a donné son nom à la pa-