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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

salon sans meuble, diverses chambres pour bûchers et provisions ; au premier étage, une salle pour le noviciat, études, et vingt-cinq chambres, dont dix-neuf occupées et six vides ; au deuxième étage, vingt-cinq chambres, dont quatre servent pour les infirmeries, sept autres sont occupées, soit par un père, soit par le domestique de la maison ; les autres chambres sont vides.

M. Paul Saint-Olive, dont l’érudition est ordinairement si sûre, dit dans son livre : Vieux Souvenirs, que les archives départementales ne contiennent pas les actes de vente de ces couvents comme biens nationaux. C’est-une erreur bien pardonnable à M. Saint-Olive, car autrefois, aux Archives, il n’était pas facile de s’y retrouver, mais ces actes existent. Le 12 décembre 1791, on vend le Grand-Couvent qu’on appelle le Grand-Foreys (carton 8, pièce 280), et le 2 thermidor an IV, on vend le Petit-Foreys. Cette vente, cependant ne fut que partielle, car nous voyons, le 2 vendémiaire an V, Drivet, membre de l’administration municipale, faire une visite à la maison du Petit-Foreys. Il y trouve une bibliothèque de trois mille cinq cents à quatre mille volumes, composée presque exclusivement de livres de théologie ; il y trouve aussi les débris d’une machine électrique, une grande table en bois de noyer, deux bancs et sept mauvaises chaires d’église, probablement des stalles.

Que reste-t-il de ces deux couvents ? Pour ce qui regarde la maison Saint-François, si, en haut de la montée actuelle des Carmes-Déchaussés, vous pénétrez sous le passage portant le numéro 22, vous verrez un grand arc à plein cintre, noyé dans la muraille ; c’est un reste du portail de l’église ; la partie latérale de l’église a été démolie pour élargir la montée. Quant au bâtiment du Grand-Couvent, il n’a pas entièrement disparu : les sœurs de l’Espérance, l’orphelinat de Bethléem et une salle d’asile se partagent ce vaste local.

Au Petit-Foreys, la Révolution fit son œuvre plus largement. Après la Terreur se réveilla le goût des plaisirs si longtemps comprimé. On multiplia les salles de spectacle ; l’église du Petit-Foreys devint le Théâtre des jeunes artistes. Puis dans le jardin des reli-