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LES CARMÉLITES

vaste tènement de terrain, où elle fit bâtir une chapelle, et un monastère. Henri IV donna des lettres patentes en 1602, pour la fondation, création et « arrentement » des religieuses Carmélites en France ; c’est conformément à ces lettres que fut fait l’établissement régulier du couvent de Lyon. Mgr Denis de Marquemont et le Consulat donnèrent, cette même année 1616, leur approbation pour l’établissement des Carmélites en notre ville. Ce double acte s’étant égaré, il fut renouvelé, en 1659, par Mgr Camille de Neuville et la Municipalité.

Le 29 août 1616, une colonie de Carmélites quittait le couvent de l’Incarnation de Paris pour venir à Lyon. La mère Magdeleine de Saint-Joseph, prieure du nouveau couvent, était accompagnée des sœurs Térèse de Jésus, sous-prieure (Prud’homme), Marie de Saint-François (Doson), Marguerite de Saint-Joseph(de Rivière), Marguerite de Saint-Élie, Claire de Jésus (Coton), Anne des Anges et Marthe de Jésus (Bigot), novice converse. La sœur Anne des Anges était professe de Tours, toutes les autres étaient du monastère de Paris.

Arrivées à Lyon par la rivière de Saône, Mme  d’Halincourt, leur fondatrice, accompagnée des principales dames de la ville et de la campagne, les alla prendre dans son carrosse, à la sortie du bateau, et les mena dans un logis de M. le gouverneur, son mari, joignant l’abbaye d’Ainay, où elles demeurèrent quelques semaines, en attendant que fût prête la maison qu’on leur destinait.

Le 9 octobre 1616, la maison des Carmélites était en état de les recevoir ; elles s’y installèrent, et le saint Sacrement fut placé en grande solennité par Mgr de Marquemont dans la petite église du monastère, qui devait servir jusqu’à ce qu’on en eût bâti une plus grande. Le couvent fut placé sous le vocable de Notre-Dame de Compassion. Les religieuses bénéficièrent des privilèges accordés aux Carmélites de France ; elles étaient et demeuraient quittes, franches, exemptes et déchargées de toutes contributions mises ou à mettre, tant pour les affaires et taxes du clergé que pour la levée, subsistance, entretènement et logement des gens de guerre, fors et excepté les décimes ordinaires.

Lanière Magdeleine de Saint-Joseph ne resta que peu de temps