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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

de bons résultats ; à Reims, où un chanoine de cette église, M. de la Salle, conçut, en les lisant, la pensée de créer des instituteurs pour la jeunesse. Quelle gloire pour l’abbé Démia et pour l’Église de Lyon d’avoir été les causes lointaines de cette création si persécutée, et cependant si populaire, qui s’appelle l’Institut des Frères des Écoles chrétiennes !

Dès lors, on s’inquiéta des enfants pauvres et l’on procéda, lentement il est vrai, à la création de quelques écoles ; les premières, après celle de Saint-Georges déjà existante, furent celles de Saint-Pierre, de Saint-Nizier, du Bourgchanin et de Saint-Paul. Les difficultés ne manquèrent pas, comme bien on pense ; elles venaient du Consulat, qui ne donnait qu’un secours insignifiant de deux cents livres ; elles venaient même de Mgr l’archevêque, qui d’abord ne vit pas d’un œil favorable la nouvelle entreprise. Mais, par la grâce de Dieu et le zèle de son serviteur, ces difficultés disparurent ; l’abbé Démia fut nommé directeur général des écoles, et il prit soin aussitôt d’en assurer la vitalité.

C’est alors qu’il créa le Bureau des écoles ; ce Bureau était composé de plusieurs personnes tant ecclésiastiques que laïques, qui devaient partager ensemble le soin et la conduite des écoles. Cette petite compagnie eut des assemblées réglées, afin que chacun des membres pût faire part à tous les autres de ses vues et de ses observations. Ces assemblées eurent lieu d’abord tous les trois mois, puis tous les mois, chez M. Démia, qui demeurait à Ainay. La première réunion fut tenue le premier dimanche de mars 1673. Dès 1679, l’existence du Bureau fut approuvée par Mgr de Neuville. Ledit Bureau des petites écoles devait être composé au moins de seize recteurs, dont huit, autant que possible, seraient ecclésiastiques ; le directeur devait toujours être pris parmi ces derniers, et le trésorier parmi les recteurs laïques. Enfin, au mois de mai 1680, on obtint des lettres patentes qui permirent au Bureau d’accepter des successions. Peu à peu l’œuvre s’affermissait.

Mais quels étaient les auxiliaires de M. Démia, dans cette œuvre de régénération ? C’étaient des prêtres ou des clercs engagés dans