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SAINT-CHARLES

Cordeliers, et dont on n’occupa qu’un seul étage ; le local était destiné à la communauté, à l’école de Saint-Nizier et à une école de travail.

Il n’est pas sans intérêt de savoir quelle était alors (fin du dix-septième siècle) la forme de la communauté de Saint-Charles. Pour le temporel, elle dépendait du Bureau des Écoles qui, outre leur nourriture, estimée au prix de cent livres pour chacune, donnait tous les ans pour leur entretien dix écus aux sous-maîtresses, douze aux maîtresses et vingt à la supérieure, sommes reçues par le supérieur de Saint-Charles, qui les remettait à la supérieure des maîtresses. La communauté se composait alors de treize sœurs, dont une avait le titre de mère. Deux autres, la maîtresse du travail et la sœur économe, partageaient avec elle la conduite de la maison, et déjà l’on commençait à former de nouvelles sœurs. Le règlement, qui concernait l’intérieur de la maison et la vie commune, était entre les mains de la supérieure ; il n’était que manuscrit. Chaque année on faisait une retraite du 4 novembre, jour de la fête de saint Charles, au 11 novembre, jour de la fête de saint Martin. Il n’y avait alors point de vacances, mais les maîtresses et les sous-maîtresses prenaient alternativement trois semaines de repos, qu’elles allaient passer au faubourg de Vaise, dans une maison de campagne louée aux religieuses de Sainte-Élisabeth. Elles ne faisaient point de vœux, elles lisaient une formule de protestation de servir Dieu dans les écoles des pauvres, mais il n’y avait pas de vœu proprement dit. Le costume ne fut pas d’abord distinct de celui des personnes de leur temps qui faisaient une profession particulière de piété : elles étaient vêtues de noir. Plus tard, cette couleur devint de rigueur, ainsi que le bonnet noir pour les maîtresses et le bonnet blanc pour les sous-maîtresses. Ces dernières différaient peu des novices ; on les nommait les unes et les autres les jeunes ou les inférieures, et comme il n’y avait pas encore de maîtresse de novices, c’était la supérieure qui en exerçait les fonctions. Plus tard encore un costume définitif fut adopté. Alors on voit apparaître le bonnet noir, dont les extrémités sont en gaze légère montée sur des fils de fer ; par-dessus, les religieuses ont une espèce de bagnolet en soie noire, bordée d’une den-