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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Chavarot, la mère Homeler, la mère Bertheaud, la mère Sicard, et depuis la Révolution, la même mère Sicard, la mère Angélique Perrin, la mère Marie Morel, la mère Marie Nicoud, la mère Dupont. Au spirituel, cette communauté dépendait du supérieur du séminaire de Saint-Charles. Au-dessus de ces deux communautés, il y avait le Bureau composé de seize recteurs, ecclésiastiques ou laïques, sorte de protecteur et d’économe collectif veillant au développement de l’œuvre. Enfin, délégué de Mgr l’archevêque et présidant à tout cet ensemble, il y avait le directeur général des écoles. M. Démia fut le premier directeur ; M. Marin lui succéda ; après lui, ce fut toujours le suffragant qui fut chargé de ces fonctions ; ce furent Antoine Sicaud, dont le titre était Mgr de Sinope, puis Mgr de Cydon, Nicolas Navarre, ensuite Mgr d’Égée, Jean-Baptiste-Marie Bron, et enfin Mgr de Sarepta, l’abbé de Vienne.

Quand éclata la Révolution, les dames de Saint-Charles furent protégées contre les premiers orages ; mais, en 1791, les municipaux pénétrèrent dans leur maison pour leur intimer l’ordre d’en sortir et pour instituer à leur place des maîtresses séculières. Les religieuses quittèrent leur costume et se dispersèrent. Mais, onze ans plus tard, le calme se rétablissait, et M. de Charpieux, maire de Lyon, s’efforça de relever la communauté disparue ; il réussit dans sa généreuse tentative, et au mois de novembre 1802, les sœurs de Saint-Charles, au nombre de seize, sous l’autorité et la conduite de la révérende mère Anne Sicard, déjà supérieure au moment de la dispersion, vinrent habiter le Petit-Collège, qui leur avait été offert. Elles restèrent là deux ans, furent transférées, près de Saint-Jean, dans la rue Tramassac, où elles louèrent une maison. Mais ce local devenant trop étroit pour la communauté qui croissait chaque jour, elles obtinrent, en 1808, à la montée des Carmélites, l’ancienne maison des Bleues-Célestes qu’elles occupent encore aujourd’hui. Enfin, elle fut approuvée comme hospitalière et enseignante par des décrets impériaux de 1810 et 1813.

Dès lors, nous entrons dans l’histoire contemporaine, et mon dessein n’est pas d’aller plus loin. Je me contente d’exposer ce qu’est aujourd’hui la communauté de Saint-Charles.