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LES CHARTREUX

octroyés à leur ordre par les rois de France leur soient maintenus et accordés en cette ville comme dans les autres villes du royaume.

« Les sieurs échevins, désireux d’attirer dans cette ville toutes sortes de dévotion et de piété, considérant que les dits religieux Chartreux n’apportent aucun dommage, mais plutôt profit au peuple, parce qu’ils ne sont mendiants, mais plutôt charitables et donnent de grandes aumônes, et aussi que les édifices qu’ils veulent élever seront autant de décorations et embellissements à la ville, leur ont permis de tirer et de faire tirer de la pierre au lieu qui leur sera le plus commode, pourvu que ce soit sans l’incommodité des particuliers, à la charge de bailler le modèle dudit bâtiment avant que de le commencer, afin de considérer si, pour sa situation, il pourrait avec le temps être nuisible et causer préjudice à la ville ou non. Quant à leurs privilèges, le Consulat, après les avoir vus et examinés, consent, autant qu’il lui est, qu’ils en jouissent pleinement en cette ville, sans qu’il leur y soit fait aucun trouble, et ordonne que les dits privilèges seront insérés au registre à la suite du présent acte. »

Dès lors on se met à l’œuvre, on commence l’église et le cloître. Le 19 mars de cette même année 1590, on passe des conventions avec le sieur Jean Magnan, architecte, pour commencer les travaux le 1er avril. Après les stipulations et engagements divers, cette pièce se termine ainsi : « Et s’il arrive que quelqu’un des ouvriers vienne à blasphémer le saint nom de Dieu ou tenir quelqu’autre propos mal dit, il sera tenu de vuider incontinent ledit atelier sans difficulté. » Le 3 avril, nouvelles conventions avec le sieur Jean Magnan ; seulement, à côté du nom de dom Jean Thurin, on voit le nom de Guillaume, évêque, profès de la Grande-Chartreuse, agissant au nom du T. R. P. dom Jérôme Marchand, général. Dom Guillaume Shelsoom était Écossais de naissance et avait été évêque de Dumblan ; mais quand l’Écosse abjura le catholicisme, il vint à Rome et bientôt fut nommé à l’évêché de Vaison, dans le comtat Venaissin. Il quitta son siège pour entrer à la Grande-Chartreuse ; il devint dans la suite prieur de la Chartreuse de Lyon, et enfin prieur de la Chartreuse de