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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

du chœur, et l’année suivante (1615), on construisit une grande muraille qui séparait le chœur des religieux et des frères de la partie de l’église sous le dôme. De la sorte, le chœur, à lui seul, faisait une église, l’autel était placé au fond dans la coquille, ensuite c’était le chœur des pères, et entre celui-ci et la grande muraille, le chœur des frères. Cette partie de l’église, qui forme aujourd’hui le chœur, fut consacrée cette même année 1615 et le 6 juin, en la fête de saint Claude, abbé de Saint-Héand, dans le Jura, par les mains augustes de l’archevêque de Lyon, Mgr Denis de Marquemont. Tous les pieux citoyens de la ville furent présents à cette cérémonie. Monseigneur donna à cette occasion deux cents écus d’or couronnés pour l’entretien des religieux, afin qu’ils pussent inaugurer leur établissement définitif. Cet archevêque fut un des principaux bienfaiteurs de cette nouvelle maison, qu’il favorisa de ses libéralités ; ses armes étaient peintes dans le cloître des Chartreux. Voici, du reste, le témoignage de Lamure : « Mgr de Marquemont fit ressentir spécialement les effets de sa libéralité à la Chartreuse de Lyon, qui s’y établit par ses assistances, ou plutôt s’y établit sous lui, vu qu’elle avait commencé dès le temps et par les libéralités du roi Henri III… Il portait la croix patriarcale sous le chapeau de cardinal, comme il paraît aux écussons qu’on voit de ses armes dans le cloître des Chartreux, dont il est le bienfaiteur insigne. » Nous le retrouverons encore.

En 1620, 6 juillet, on s’occupa de la sacristie ; un sieur Guérite, menuisier, fut chargé du boisage de la sacristie ; il doit y faire un autel avec son marchepied, une grande armoire à trois portes, côté de bise, pour tenir les linges et ornements, enfin lambrisser les côtés de soir et matin, en ménageant des bases ou coffres de chêne. En 1621, la sacristie s’embellit, à sa voûte, d’une peinture à fresque et d’un tableau représentant le Jardin des Olives. De 1620 à 1625, on fit aussi des peintures à fresque dans le sanctuaire ; elles furent exécutées par François Périer et Horace le Blanc, tous deux élèves de Lanfranc ; à cette époque, ils firent aussi des travaux de peinture dans le petit cloître, comme nous le verrons plus tard.