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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

à une séance de l’Académie des Beaux-Arts, dont il était membre, il lit un rapport sur les trois églises des Carmélites, des Oratoriens et de Saint-Antoine. À la fin de ce mémoire, il parle de l’église des Chartreux, mais comme elle est en partie son œuvre, il en parle avec une certaine réserve. Il regrette évidemment d’avoir eu à compléter seulement un plan et des constructions qui existaient déjà. Malgré tout, il faut rabattre de la sévérité de ses appréciations ; il juge moins l’église en elle-même qu’en la comparant à celle qu’il eût faite, s’il l’avait prise depuis la première jusqu’à la dernière pierre :

« L’on sera peut-être surpris pourquoi je ne fais pas mention de la quatrième église moderne de cette ville, qui est celle des Chartreux, et qui, étant d’ordre dorique, est différente des autres. Comme j’ai des raisons de ne là point décrire en son entier, suivant les correctifs et les réparations qui y ont été faites, je me contenterai de parler de ce qui subsiste de l’ancienne construction et de l’état où elle était avant ces changements.

« L’ordre qui forme l’embellissement de cette église a son entablement à mutules divisé en ressauts, contre les règles de l’art. Cette singularité est cause que, comme la frise n’est point continuée par l’interruption des ressauts, les métopes n’ont pu être espacées entre les triglyphes, suivant la méthode prescrite.

« Les arcades de la nef sont d’ailleurs sans proportion, étant trop basses, ainsi que la hauteur de cette même nef eu égard à sa largeur, et les alètes des jambages de même que leurs archivoltes sont trop larges et leurs moulures trop pesantes. Tous ces défauts, quoique très choquants, ne sont pas comparables à ce que l’on a supprimé dans la nouvelle réparation de cette église. Il consistait en des gros piédestaux fort massifs, qui tronquaient d’une manière fort ridicule près d’un tiers de la hauteur des pilastres, et qui d’ailleurs faisaient ressaut autour des alètes des arcades qui servent d’entrée aux chapelles, ainsi qu’aux jambages des quatre grandes arcades sous le dôme, de sorte que rien n’était plus défectueux.

« Quant à la distribution du plan de cette église, elle est formée en croix latine, mais l’on a retranché depuis la profondeur des