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LES CLARISSES

Pérouse, et protecteur de l’ordre naissant. Mais quand, en 1224, S. François eut donné une règle à sainte Claire, toutes les maisons de l’ordre s’empressèrent de l’adopter.

Cette règle obligeait les religieuses à jeûner tous les jours, excepté la fête de Noël ; elle prescrivait au chœur l’office du jour et l’office des morts ; elle leur défendait de recevoir ni retenir aucune possession, ordonnait le silence depuis Complies jusqu’à Tierce du jour suivant, le travail en commun, l’obéissance aux supérieures de l’ordre ; elle leur accordait pour habillement trois tuniques et un manteau. Le visiteur devait être toujours de l’ordre des Mineurs. Honorius, Grégoire IX, Innocent IV approuvèrent cette règle.

Sainte Claire se livrait à des jeûnes, mortifications, austérités telles qu’on dut la modérer. Rien n’est touchant et effrayant comme ce passage de sa vie où il est traité de ses vertus. Aussi avait-elle grand crédit auprès de Dieu ; ce serait un trop long travail que de citer tous les prodiges de cette vie unie à Dieu. Il est bon cependant de consigner ici ce fait si connu. Les Sarrasins mettent le siège devant Assise et tentent de piller le couvent de Saint-Damien. Tout était à craindre pour les religieuses. Mais elles eurent recours à leur mère qui leur dit de ne rien appréhender. Malade, elle se fait porter à la porte du monastère, avec le Saint-Sacrement enfermé dans un ciboire d’argent, et se met à prier avec la plus grande ferveur. Les Sarrasins, qui avaient déjà escaladé les murs du monastère, furent tellement aveuglés qu’ils en tombèrent avec précipitation et épouvantèrent les autres, qui par leur fuite laissèrent les servantes de Dieu en paix.

Après une longue et pénible maladie, après avoir fait révoquer tous les adoucissements accordés par les souverains Pontifes, elle mourut le 12 août 1253, à l’âge de soixante ans. Le souverain Pontife Innocent IV, avec toute sa cour, assista à ses funérailles, qui furent un véritable triomphe.

L’ordre de Sainte-Claire, qui avait fait beaucoup de progrès du vivant de sa sainte fondatrice, en fit davantage encore après sa mort ; dé toutes parts des personnes riches et charitables se met-