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LES CLARISSES

religieuse clarisse

fut la réformatrice des Clarisses. L’ordre bénéficiait de certains privilèges, de certains adoucissements, qui n’étaient pas le relâchement, mais qui n’étaient plus l’austérité première. Sainte Colette rétablit la règle de sainte Claire dans toute sa pureté, dans les Flandres et en France. Dans les procès-verbaux de prise d’habit et de profession que possèdent les archives du Rhône, on s’exprime ainsi : « N… a été reçue à la profession de notre sainte règle, en l’étroite observance des constitutions de notre bienheureuse mère sainte Colette… » ou bien : « a été solennellement vêtue… pour y vivre dans la pure et étroite observance de la règle de notre glorieuse mère sainte Claire et des constitutions de la bienheureuse mère Colette… »

Les Clarisses avaient dans le costume des différences assez notables ; quelques-unes avaient des robes de drap gris, d’autres de serge ; les unes avaient des soques ou sandales, les autres allaient nu-pieds ; il y en avait qui portaient des manteaux descendant jusqu’aux talons et d’autres qui les portaient fort courts ; ici elles avaient des voiles noirs, là elles les avaient en forme de capuce ; toutes avaient comme ceinture une corde blanche à plusieurs nœuds. Elles n’avaient aucun bien propre, vivaient d’aumônes, couchaient sur la terre avec un fagot pour oreiller, portaient à vif un cilice de crin. Et ces austérités, au lieu d’éloigner les âmes, les