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LES FEUILLANTS

curiâ Lugdunensi prætore, et mercatorum præposito ; domino de Ponsainpierre, Romano Thome, Claudio Pellot, Joanne Artaud, consulibus Lugdunensibus, dicti monasterii fundatoribus ac patronis, anno salutis MDCLXII primo die septembris.

Sous le règne de Louis XIV, étant gouverneur de Lyon le maréchal de Neuville de Villeroy, duc et pair de France, chevalier des ordres royaux, lieutenant pour le roi ; Mgr Camille de Neuville, étant archevêque et comte de Lyon, également chevalier des ordres royaux, la première pierre de ce monastère des Feuillants, de l’ordre de Cîteaux, construit en l’honneur de saint Charles, a été solennellement bénite par le R. P. Gabriel de Saint-Joseph, prieur du dit monastère, et posée par les illustres seigneurs Marc Antoine du Sauzey, chevalier, de Jarnosse, conseiller royal à la cour de Lyon et prévôt des marchands, de Ponsainpierre, Romain Thomé, Claude Pellot, Jean Artaud, échevins, fondateurs et patrons du dit monastère, le 1er septembre 1662.

Le tènement de terrain sur lequel s’établirent les Feuillants dépendait de la directe des Dames de Saint-Pierre. Elles le leur firent sentir, une première fois en exigeant une redevance de neuf cents livres, tous les vingt-cinq ans, et une seconde fois en voulant leur interdire de sonner leurs cloches, sous prétexte que les paroissiens de Saint-Pierre étaient induits en erreur par ces diverses sonneries. Je ne sais ce qu’il advint de cette dernière prétention ; ce qu’il y a de certain, c’est qu’à la Révolution, il y avait des cloches au clocher des Feuillants, et qu’on s’en était servi.

L’histoire de ce monastère au dix-septième siècle n’offre pas grand intérêt ; mais au dix-huitième, il faut signaler plusieurs faits importants.

Les agitations du Jansénisme pénétrèrent dans le couvent. Les religieux furent du petit nombre de ceux qui n’acceptèrent pas tout d’abord la bulle Unigenitus, et ils furent interdits pour ce fait.

Puis vers 1740, nous voyons se passer aux Feuillants un contrat, que nous avons déjà signalé en parlant des Grands-Carmes. Les religieux cèdent une portion du terrain de leur jardin à un entrepreneur qui s’engageait à y construire, à ses frais, des maisons dont il aurait la jouissance pendant un certain nombre d’années, afin