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LES GÉNOVÉFAINS

à l’âge de trente-quatre ans et qu’elle y vécut neuf ans. On y voit la pierre de sa tombe avec cette inscription :

« Ci-gît Damoiselle Marguerite de la Barge, de Lyon, décédée le 16 novembre 1692, âgée de 43 ans, à qui l’on n’a permis d’élire sa sépulture dans ce saint lieu qu’à cause de la vie pénitente qu’elle y a menée l’espace de neuf ans, pour être éternellement unie aux martyrs de cette église qu’elle a si fidèlement priés pendant sa vie. Requiescat in pace. Amen. »

Les relations du chapitre de Saint-Irénée avec le dehors étaient assez modestes. Les revenus de l’église de Grézieu lui appartenaient. Il possédait plusieurs terres au Mont-d’Or, dans les dépendances du village d’Albigny. Il avait acquis l’église de Saint-Laurent près du Rhône. Le prieur était reconnu comme supérieur du clergé de Beaujeu ; de là une union intime entre les chanoines de Beaujeu et ceux de Saint-Irénée. Et c’est tout, il n’y avait pas là des éléments de richesse.

Pendant le siège de Lyon, en 1793, la crypte devint un lieu de refuge pour diverses familles du voisinage qui venaient s’y mettre à l’abri des bombes. Mais aucun dégât ne fut commis, selon que l’atteste le procès-verbal de 1801. Il n’en fut pas de même du prieuré.

Enfin, quand nous aurons dit que l’église de Saint-Irénée fut, après la tourmente révolutionnaire, rendue au culte en 1802, agrandie en 1824, et restaurée en 1863, nous aurons achevé l’historique de ce sanctuaire si cher à la piété lyonnaise.

On le voit, notre église de Saint-Irénée a eu à subir bien des vicissitudes ; elles eurent un contre-coup sur le corps religieux qui en avait la garde. Saint Patient d’abord, saint Remy ensuite, instituèrent des chapitres pour la garde de ce sanctuaire. En 1084, le successeur de saint Jubin, Hugues, érige l’église de Saint-Irénée en collégiale et appelle pour la desservir les clercs réguliers de Saint-Augustin. En 1640, le chapitre est mis en commende, Claude Grolier est le dernier prieur élu. Enfin en 1702, viennent les Génovéfains.