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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

des Bons-Enfants pour s’installer au prieuré de Saint-Lazare de Paris ; de là ce nom de Lazaristes, sous lequel ils seront plus spécialement connus du peuple. Cette maison, en effet, par sa vaste étendue, la grandeur des bâtiments, le nombre des prêtres et des séminaristes qui y demeuraient et la résidence qu’y faisait le général, devint la maison mère de la congrégation.

Cet institut ne tarda pas à s’étendre ; les pères s’établirent en premier lieu à Toul, puis à Notre-Dame-de-la-Rose, en Guyenne, puis à Richelieu, à Luçon, à Annecy, etc… Vincent de Paul eut la satisfaction de voir établir vingt-cinq maisons pendant son généralat.

Notre dessein n’est pas de parler des autres fondations de saint Vincent de Paul, contentons-nous de dire que le soin de sa communauté des prêtres de la Mission tenait la première place dans ses sollicitudes. Il mit la dernière main aux constitutions de l’institut, et, en 1658, le livre des Règles fut imprimé et distribué à tous.

M. Vincent mourut plein de jours et de mérites, à l’âge de 85 ans. Il fut enterré au milieu du chœur de Saint-Lazare, et ses obsèques se firent au milieu d’un grand concours de peuple et de seigneurs. Quelques jours après, on fit pour lui un service solennel dans l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois, et l’évêque du Puy prononça son oraison funèbre. Il fut canonisé par Clément XII. L’Église de Lyon possède, comme une de ses plus insignes reliques, le cœur de ce grand apôtre de la charité.

Sa congrégation fit des progrès rapides : en 1720, elle comptait déjà quatre-vingt-quatre maisons, divisées en neuf provinces, France, Champagne, Aquitaine, Poitou, Lyon, Picardie, Rome, Lombardie, et Pologne. Outre ces maisons, il y avait des fondations en Afrique, où les Lazaristes rendirent les plus grands services, et en Chine, où les envoya, en 1697, le pape Innocent XII. Lorsque les Jésuites furent supprimés, le gouvernement français, à qui les traités donnaient le droit de protéger les catholiques dans le Levant, confia aux Lazaristes les établissements de la Compagnie de Jésus en Turquie ; ils les remplacèrent dans les missions de Chine.

Les Lazaristes se proposent comme fin-principale de travailler à