Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/461

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
444
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

À quelques années de là, 1661, l’archevêque de Lyon, Mgr Camille de Neuville, persuadé du bien que faisaient ces prêtres dans son diocèse pour l’instruction des peuples, consentit qu’ils fissent un établissement dans la ville. Or, M. le prince de Conti, qui avait un de ces Missionnaires comme aumônier, n’eut rien tant à cœur que de protéger cette congrégation. Il obtint le mois suivant, novembre 1661, des lettres patentes de Sa Majesté Louis XIV, et lui-même, par un acte du 10 décembre suivant, prit la qualité de patron et fondateur de la communauté des Missionnaires de Saint-Joseph. En même temps, M. le marquis et Mme la marquise de Coligny fournissent aux frais de l’installation, qui eut lieu rue du Garet, près de l’hôtel de ville.

Cette maison, où s’établirent nos Missionnaires, a presque une histoire. Elle appartint d’abord à un consul de Lyon, noble M. Masson. Plus tard, les Pères de Saint-Antoine de Lyon en firent l’acquisition. Elle passa ensuite, en 1635, en la possession des Bernardines ; on voit par l’acte qu’il y avait une chapelle. Le sieur Benoît Chillat, teinturier, en devint propriétaire, en 1648, moyennant la somme de vingt-quatre mille francs (24.000), dont il paya huit, mille francs comptant, et pour les seize mille francs à solder constitua une rente de huit cents francs. En 1661, les Bernardines, trouvant sans doute le capital préférable à la rente, voulurent se relever de cette vente. La maison fut décrétée et vendue à M. Lafont, lequel élut pour amis Messieurs de Saint-Joseph, messire Claude Cochet et Claude Béthenod. Nos Missionnaires s’y installèrent ; M. Crétenet eut une chambre dans la maison et continua de diriger ces Messieurs.

Il n’était pas permis alors d’établir une maison religieuse dans la ville sans la permission de la municipalité. Cette permission fut demandée et, le 1er août 1662, M. le prévôt des marchands et messieurs les échevins donnaient leur consentement. Tout semblait bien assis, quand une nouvelle crise se déclara. Les Missionnaires se persuadèrent alors qu’ils ne devaient plus continuer à prendre les conseils et les avis de M. Crétenet, comme ils l’avaient fait jusqu’alors. Ils