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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

tion, en 1725, de son domaine de la Part-Dieu au grand Hôtel-Dieu de Lyon, mais rien n’indique, comme on l’a souvent insinué sur la foi de certains auteurs, que cette donation ait été faite en expiation de ce malheur dont la dame de la Part-Dieu fut la cause involontaire. Au contraire, elle contient des charges onéreuses qui eussent grevé assez lourdement l’Hôpital, si Mme  de Servient ne fût morte en 1733, et si les terrains de la rive gauche n’eussent pris une grande valeur par la construction des ponts du Rhône.

Je ne cite pas ici l’acte de donation de Mme  de Servient ; on le trouve aux Archives de l’Hôtel-Dieu, ou dans la Revue du Lyonnais (5e série, 6e volume) où M. Vachez nous en a fait connaître les parties essentielles. Mais parmi les charges de l’acte, comme il en est une qui touche les religieux qui nous occupent, je me permets de la citer. Voici la clause :

« Les Recteurs de l’Hôpital ne devront pas permettre que l’on vende aucun vin ni que l’on tienne cabaret dans la dite maison forte et ses dépendances. »

Et cette clause a une sanction : Si les recteurs contreviennent à cette défense du vivant de la donatrice, ils lui donneront un supplément de pension de 500 livres ; si après son décès, cette somme de 500 livres devra être payée aux RR. PP. du Tiers Ordre de Saint-François à la Guillotière.

Enfin, en 1815, au retour de l’île d’Elbe, le pont de la Guillotière avait été barricadé ; mais dès que l’empereur parut, tout fut changé, et des cris unanimes d’enthousiasme le suivirent de la Guillotière à l’Archevêché.

Toute la rive gauche du Rhône a été souvent ravagée par les inondations ; voici les dates des plus fameuses ; 580 — 1570 — 1756 — 1801 — 1812 — 1828 — 1830 — 1836 — 1840 et 1856. Cette dernière fut un immense désastre. Elle sera probablement la dernière, grâce aux admirables travaux de M. Vaïsse, pour qui les Lyonnais ne sont pas assez reconnaissants.

La Guillotière est la patrie du général Duphot, assassiné à Rome, le 28 décembre 1797, à côté de Joseph Bonaparte, dont il