Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/506

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
489
PICPUS

le service divin dans la chapelle des Pénitents, et en même temps l’archevêque décida qu’on reconstruirait l’église au Lion d’Or, qui se trouvait dans le voisinage du couvent. Cette première décision ne fut guère agréée de la population qui murmura, et, à tort ou à raison, les Franciscains furent soupçonnés d’avoir excité ces plaintes ou de s’y être associés. Lorsque la chapelle de la confrérie fut devenue impraticable, il fut question de la chapelle du couvent, et le projet de reconstruction au Lion d’Or fut repris plus vivement. Ces mesures furent considérées par les religieux comme désastreuses pour eux. Nous avons quelques lettres qui donnent des détails sur cette histoire ; elles sont trop importantes pour que je ne les donne pas tout entières.

La première lettre est sans date et sans signature, mais le contexte indique assez qu’elle doit être la première et qu’elle doit être du P. Gardien, Albert de l’Étoile. Elle est adressée à Mgr de Saint-Georges, tant au sujet de la contrariété des habitants de la Guillotière pour l’endroit où ledit seigneur archevêque voudrait faire rebâtir leur église, et dont il le soupçonne d’y avoir une part, que parce que ledit seigneur a paru vouloir transporter les fonctions curiales dans l’église desdits religieux. La voici :

« Monseigneur,

« La bonté paternelle avec laquelle Votre Grandeur a bien voulu m’écouter, et la parfaite équité qui lui fait rendre justice à tous, m’inspirent la liberté de me jeter à ses pieds et de recourir à elle pour la supplier de ne pas écouter la proposition qu’on doit lui faire de transporter les fonctions paroissiales dans notre église ; elle nous paraît si singulière et si peu fondée que nous espérons de Votre Grandeur, qui sait si bien démêler et rendre à chaque église ce qui lui est dû, qu’elle ne mettra pas notre soumission à cette épreuve, et voudra bien faire attention aux représentations que j’ai l’honneur de lui faire. La communauté du faubourg de la Guillotière n’a nul droit sur notre église, qui ne reconnaît pour