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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

pour lui demander sa protection dans cette circonstance difficile. Voici sa lettre :

« Monseigneur,

« L’heureuse protection que la piété est sûre de trouver auprès de vous, et de laquelle votre illustre maison a singulièrement honoré l’église de ce couvent, me fait espérer que Votre Grandeur voudra bien souffrir qu’en me jetant à ses pieds, j’aie l’honneur de recourir à Elle pour lui dire que cette église dont Messeigneurs vos aïeux ont jeté les premiers fondements, qu’ils ont comblée de toute sorte de bienfaits, honorée de leurs armes qui sont les seules et dans le lieu le plus éminent-du sanctuaire, et laquelle a toujours été si fort recommandable à feu Mgr l’Archevêque, cet incomparable prélat et le digne père de cette maison, duquel nous regretterons à jamais l’a perte, que bien loin d’avoir pensé à troubler notre recueillement par le transport de la paroisse dans notre église, lorsque l’église paroissiale tomba en ruines, ordonna que le service paroissial se fît dans la chapelle des Pénitents du faubourg, et, par un effet singulier de sa tendresse pour nous, n’a jamais voulu souffrir qu’on ait pensé à construire l’église paroissiale près de la nôtre ! Cette église, cependant, Monseigneur, respectable jusqu’ici par tous ces différents témoignages de la bienveillance de votre illustre maison, est devenue, depuis la dernière décoration qui en a fait une des plus propres de Lyon, un sujet d’envie et de cupidité au curé et à la paroisse de la Guillotière, lesquels, menacés d’être mis dehors de la chapelle des Pénitents par la voie d’un prétendu décret, voudraient s’emparer de notre église pour y faire les fonctions paroissiales, et, sans égard à l’incompatibilité de nos exercices réguliers avec de pareilles fonctions, au trouble que cette monstrueuse (sic) alliance causerait entre le pasteur et nous, et à une infinité d’inconvénients inséparables de cette entreprise inouïe, présumant du succès qu’ils ont eu dans quelques-unes de leurs entreprises et de la faveur de Mgr l’Archevêque, se flattent de venir à bout de leurs