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LES TRINITAIRES

grand éloge de ce personnage. « Il aurait pu, dit-il, se passer de son travail par la force de son génie, et il aurait pu se passer de son génie par son assiduité au travail. On ne sortait jamais d’auprès de lui que plus ami de la vertu et de la vérité, que plus honnête homme et plus content. » Il mourut en 1557 et fut inhumé dans l’église de Saint-Pierre-le-Vieux, aujourd’hui disparue. Une de ses gloires — et ce n’est pas la moindre — fut d’avoir été le père de Pomponne de Bellièvre. — Pomponne de Bellièvre, né à Lyon en 1529 et mort à Paris en 1607, fut surnommé le Nestor de son siècle. Il épousa Marie Prunier, d’une des plus anciennes familles de la ville, et en eut quatorze enfants, dont onze filles. En 1559, il fut président du parlement de Paris. Charles IX l’envoya deux fois en Suisse comme ambassadeur ; Henri III l’envoya en Angleterre auprès d’Élisabeth pour demander la liberté de Marie Stuart ; il fut, sous Henri IV, le négociateur, avec Sillery, de la paix de Vervins ; enfin Henri IV le fit chancelier de France. C’était de lui que ce monarque disait : « Je ne connais pas de plus homme de bien. » Cette famille s’éteignit en 1657. Ses armes étaient d’azur à la fasce d’argent, accompagnée de trois trèfles, deux et un.

Une Françoise de Bellièvre se maria avec un Nicolas de Langes, conseiller au parlement de Dombes. De cette union naquit, en 1525, Nicolas de Langes, qui devint plus tard lieutenant général de la sénéchaussée de Lyon, puis premier président du parlement de Dombes. Il rechercha les antiquités avec ardeur ; il renouvela l’ancienne académie de Fourvière dans une maison qu’on appela longtemps l’Angélique. Il fut le père des pauvres et le Mécène des gens de lettres. Ses armes étaient de gueules au chevron d’or, chargé d’une coquille de sable, accompagnée de trois croissants d’argent deux et un.

Revenons à nos religieux. Ils étaient fort mal logés, comme nous l’avons dit, et bien des fois l’idée leur était venue de chercher une installation plus commode. Ils possédaient une maison rue Écorche-Bœuf, aujourd’hui rue Port-du-Temple, mais cette maison était insuffisante, et la situation n’en était guère meilleure que le