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LES URSULINES

communautés de religieuses, les officiers municipaux se présentèrent aux monastères de Sainte-Ursule. Après avoir fait connaître aux religieuses la loi dont elles pouvaient bénéficier sur l’heure, ils leur demandèrent d’opter sans crainte. Toutes choisirent de continuer de vivre de la vie monastique. Et lorsqu’au mois de janvier suivant, Nivière Chol, que nous retrouvons souvent dans cette spéciale besogne, présida les assemblées des religieuses devant élire à nouveau supérieure et économe, la vitalité des deux maisons et l’unité des résistances se manifestèrent par la réélection pure et simple des mêmes supérieures et des mêmes économes.

Mais ces persécutions débonnaires n’étaient qu’un prélude, l’orage grandissait et devait faire bien des victimes. Les religieuses furent dispersées et leurs biens furent vendus. Une portion du monastère de la rue Vieille-Monnaie servit de caserne, cette caserne occupait la maison qui fait aujourd’hui l’angle de la rue Vieille-Monnaie et de la rue Coysevox. Après avoir servi quelque temps à cet usage, ce couvent fut dépecé et vendu ; il en fut de même du couvent de Saint-Just. De ce dernier, qui fut vendu à l’amiable par la nation à Jacques-François Darnal, et qui passa ensuite aux mains de M. Blanc, ex-récollet, lequel le convertit en maison de santé, il ne reste rien aujourd’hui ; du premier, au contraire, on voit encore des traces : sans parler des escaliers, des pilastres, des arcs, que j’ai déjà signalés, il suffit de rappeler que tout le côté oriental de la rue Coysevox actuelle est formé, après remaniements, de l’ancien couvent des Ursulines de la Vieille-Monnaie. La rue Donnée, sa voisine, fut ouverte, sur l’ancien terrain du monastère, par les nouveaux propriétaires, qui en abandonnèrent le terrain à la ville, d’où vient son nom.

Il semble qu’arrivés là nous soyons au bout de l’histoire lyonnaise des Ursulines, il n’en est rien. Cet ordre montra une grande force de résistance, son histoire recommence presque aussitôt.

Parmi les religieuses dispersées en 1791, Mère Saint-Ambroise Boulard et Mère Sainte-Victoire Chappuis de Clérimbert, du couvent de la Vieille-Monnaie, s’enfuirent en Italie. Après la Terreur,