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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Il faut aussi citer ce détail caractéristique, qui indique l’empressement qu’on avait d’entrer au Verbe-Incarné : quand les jeunes filles manifestaient le désir d’être religieuses, et qu’elles n’avaient pas encore l’âge d’être novices, on leur donnait le petit habit de l’ordre, et elles prenaient le nom de petites sœurs de l’Enfant-Jésus, ou de petites filles de la Sainte-Vierge. N’est-ce pas là la première mise en pratique des juvénats de nos jours ?

Avec le temps, les religieuses du Verbe-Incarné parviennent à se créer quelques revenus. Elles étaient propriétaires d’un domaine à Écully, d’une maison dans la rue Saint-Jean, d’une maison dans la rue Bonnevaux, au port Charlet, d’une maison dans la rue Luizerne, de six maisons montée des Epies, d’une maison rue Tramassac. Cette dernière, où logea longtemps la maréchaussée, a conservé son ancienne dénomination, le Petit-Versailles.

Parmi les possessions des religieuses, il faut encore citer la recluserie de la Madeleine et la chapelle de Notre-Dame de Lorette. Nous avons dit ce qu’étaient les recluseries ; celle de la Madeleine était une recluserie de femmes et était située vers la place de Beauregard : les religieuses l’occupèrent. Quant à la chapelle de Notre-Dame de Lorette, en voici l’origine : vers 1658, quelques Lyonnais, qui avaient fait le pèlerinage de Lorette, en Italie, résolurent entre eux de former, avec la permission des supérieurs, une société de pénitents. Ils se cotisèrent à cet effet, et s’établirent d’abord sur la montée du Gourguillon. Plus tard, ils abandonnèrent le Gourguillon pour aller s’établir successivement sur les courtines du Rhône, vers le pont de la Guillotière, et enfin vers la Croix-Pâquet, derrière le couvent des Feuillants. Quand ils quittèrent la montée du Gourguillon, les religieuses du Verbe-Incarné devinrent propriétaires de leur maison.

Le Verbe-Incarné de Lyon fonda, en 1697, une maison à Anduze. Ce furent sans doute des préoccupations nouvelles, mais elles n’étaient pas de nature à troubler la vie paisible des pieuses religieuses. Notre monastère arriva dans le calme jusqu’aux jours de la Révolution. À cette époque, le Verbe-Incarné subit le sort de tous