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SAINTE-MARIE DE BELLECOUR



IL y avait peu de temps que le monastère de la Visitation d’Annecy était fondé, quand un jour on vit s’arrêter, à la porte du couvent, un carrosse, d’où descendirent, pour le visiter, quatre voyageuses qui devaient avoir sur la congrégation naissante une grande influence ; c’étaient : Mme de Gouffier, originaire de la Saintonge ; Mme d’Auxerre, veuve d’un lieutenant général au bailliage de Forez ; Mme Chandon, dont le mari venait d’entrer dans un couvent de capucins, et Mme Colin, jeune veuve d’une très grande piété ; ces trois dernières habitaient Lyon. La mère de Chantal les reçut avec une cordialité maternelle, et les visiteuses furent si émerveillées de ce qu’elles virent qu’après douze jours de séjour Mme de Gouffier ne put se résoudre à quitter cette sainte maison, où elle ne tarda pas à revêtir l’habit de novice, et que les trois autres, moins libres, mais ayant au cœur ce même désir, partirent avec la résolution bien arrêtée de s’employer de tout leur pouvoir à fonder à Lyon un second monastère de la Visitation.

À peine arrivée, en effet, Mme d’Auxerre acheta une maison dans la rue du Griffon, et la meubla à peu près comme celle d’Annecy. Mais alors s’éleva un obstacle de premier ordre. Dieu ne fait-il des merveilles que par Mgr de Genève ? Mme d’Auxerre, dont la vertu était bien connue, ne pouvait-elle faire à Lyon ce qu’avait fait à Annecy Mme de Chantal ? D’autres évêques ne peuvent-ils fonder des congrégations aussi parfaites et aussi bien réglées ? Hélas ! ces objections furent écoutées, et Mgr de Marquemont, archevêque de Lyon, prit la résolution de créer dans sa ville épiscopale la congrégation de la Présentation, comme Mgr de Genève avait institué à Annecy la congrégation de la Visitation. On réunit quelques personnes dans la maison achetée par Mme d’Auxerre, on