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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

enceinte une partie notable du quartier de Saint-Jean. Cette vaste enceinte avait six portes, dont la porte-froc était la plus importante.

Dès le principe, aucun laïque ne logeait au cloître ; ils ne pouvaient même y entrer que pendant les offices. Le clergé devait s’y comporter avec la plus rigoureuse modestie ; les statuts de 1175 prouvent combien était grande la régularité primitive. Nul chanoine ou clerc ne devait y être vu autrement qu’en habit d’église, depuis Matines jusqu’à Sexte, et depuis Nones jusqu’à Complies. Si pourtant ils avaient à faire en ville, ils pouvaient se montrer en passant dans le cloître, aux heures indues, pourvu qu’ils fussent à cheval. La règle de l’Église de Lyon était remplie de devoirs impérieux et rigidement exécutés. Avec le temps, le relâchement peu à peu pénétra dans le cloître ; sur la fin du dix-huitième siècle, il ne restait presque plus rien des anciennes règles.




CHAPITRE DE SAINT-JUST


LE cloître de Saint-Just était une véritable citadelle, et dans les querelles des bourgeois de Lyon avec l’archevêque et le chapitre, il joua un rôle défensif considérable. Dans cette vaste enceinte fortifiée, chaque chanoine avait son habitation particulière. Là se réfugia Innocent IV, après ses démêlés avec Frédéric II ; là fut couronné Clément V ; là séjournèrent Charles VIII et François Ier. Le baron des Adrets pilla et saccagea Saint-Just. Les pertes furent estimées d’un commun accord à la somme de quatre cent cinquante mille livres tournois, ce qui équivaut à trois millions six cent mille francs.

Un chapitre était attaché à l’église Saint-Just. Une bulle d’Alexandre III, de 1170, fournit des détails importants sur une partie de l’organisation intérieure de cette communauté. La vie commune y était en honneur.