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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

27 novembre de cette même année, qui en parle comme d’un établissement déjà formé ; elle possède encore plusieurs autres titres et documents des années immédiatement suivantes, et notamment une bulle du pape Innocent IV, donnée pendant son séjour à Lyon, le VI des Ides, c’est-à-dire le 8 du mois de janvier de l’année 1246, par laquelle il accorde plusieurs privilèges à cette commanderie, et la confirme dans la possession des biens qu’elle avait acquis jusqu’alors, entr’autres du droit de cartelage ou vingtain qu’elle percevait sur les grains qui se vendaient à la grenette. La donation qu’Aimar de Roussillon, archevêque de Lyon, fit à l’ordre de Saint-Antoine, de l’hôpital de Saint-André, en 1279, n’est donc point le titre primordial de la fondation de cette commanderie, puisqu’il conste, par plusieurs actes publics bien antérieurs à cette donation, qu’elle existait et qu’elle était régie par des commandeurs de l’ordre de Saint-Antoine plus d’un demi-siècle avant cette époque.

Donc les Antonins s’établirent à Lyon au moins au commencement du treizième siècle. On ignore le lieu où ils se fixèrent d’abord. En 1246, Guichard de Condrieu, chevalier, leur donna une maison qu’il possédait dans le quartier de Saint-Georges, au port du Sablet, pour y fonder un hôpital ; mais l’emplacement n’était pas assez spacieux. En 1279, Aimar de Roussillon leur donna l’hôpital de Saint-André, avec le cimetière et l’église qui en dépendaient. Cet hôpital de Saint-André avait un autre nom vulgaire, sous lequel il était plus connu : on l’appelait la Contracterie, domus contractoria, maison des Contracts ou des Rétrécis, parce que, comme son nom l’indique, elle était destinée aux pauvres gens estropiés. Les Antonins vinrent donc s’établir entre la Saône et la rue Mercière ; leur maison commençait à l’angle de la rue Petit-David et avait une façade considérable sur le quai.

Cet ordre, nous dit Cochard, avait un singulier privilège : celui de pouvoir tenir dans la ville telle quantité de porcs qu’il pourrait en nourrir. Il était de plus autorisé à les laisser vaguer dans les rues de la ville, pourvu que ces animaux portassent la clochette et la marque de saint Antoine. Louis XI les confirma