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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

niati, les de la Pape, les Gros, elle était le centre d’un grand nombre de confréries d’arts et métiers ; les marchands de blé, les poissonniers, les pelletiers, les orfèvres, les crocheteurs, les gantiers, les serruriers, y avaient leur chapelle et y célébraient leurs fêtes. Au nombre de ces différentes chapelles se trouvait Notre-Dame de Consolance, qui rappelle la Consolata de Turin, et dont on pourrait ressusciterle souvenir.

Cette église passa par les épreuves du feu et de l’eau : le 8 juillet 1596, la foudre tomba sur le clocher et entra dans l’église, et le 28 septembre 1602, la Saône ayant débordé, ce elle entra dans l’église jusqu’au premier degré des deux qui sont dessous la lampe qui est devant le grand autel. Les tombeaux et caveaux s’enfoncèrent dedans terre. »

En 1755, cette seconde église, mal construite, tombait de vétusté ; elle fut démolie, et l’on démolit en même temps l’église du bourg Saint-Vincent. Cette dernière avait été bâtie au douzième siècle et détruite par les calvinistes en 1562. Le Chapitre de Saint-Paul l’avait fait reconstruire à ses frais ; mais comme elle était située dans un quartier excessivement malpropre, on la rasa et on vendit l’emplacement pour consacrer le prix de cette vente à l’édification d’une nouvelle église qui allait être élevée sous le patronage de saint Louis. Pendant ce temps, les religieux ouvrirent une grande chapelle au bout de la première allée de leur cloître. Cette église est celle qui existe encore. La première pierre y fut posée en 1759, au nom du Dauphin, fils de Louis XV, par M. de Montjouvent, doyen des chanoines-comtes de Lyon. Elle fut consacrée en 1789, à la veille de la Révolution, qui allait vider les monastères et les églises.

Les Augustins jouèrent un rôle important dans l’Église de Lyon, les deux faits suivants en sont les preuves : c’est parmi les Augustins que l’archevêque François de Rohan choisit un suffragant (nous disons aujourd’hui un auxiliaire), et son choix tomba sur Guichard de Lessart, Lyonnais de naissance et évêque d’Hiéropolis ; c’est dans le couvent des Augustins que se tint le concile national de 1512, à l’époque des démêlés de Louis XII et de Jules II. Louis XII avait