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LES GRANDS AUGUSTINS

l’école des filles n’avait pas été créée, aujourd’hui elle est fondée. L’école des garçons a été établie en 1833. Elle est très prospère et a acquis une certaine célébrité. La statue du bienfaiteur s’élève dans la cour de l’école.

Après la Révolution, le Concordat rendit les églises au culte catholique. Mais l’église paroissiale de la Platière se trouvant démolie, l’office paroissial fut transféré dans l’ancienne église des Augustins, sous le double titre de Notre-Dame Saint-Louis, qui faisait ainsi revivre un double souvenir. Lors de l’agglomération lyonnaise, l’église de la Guillotière portant déjà le nom de Saint-Louis, on donna à l’église des Augustins le nom de Saint-Vincent, qui était celui de l’ancienne paroisse sur laquelle était situé le couvent.

Je ne me permettrai pas d’apprécier cette église. Guillon dit en parlant d’elle : « Elle est remarquable par la noblesse et l’élégance de sa construction. » Les Archives du Rhône trouvent qu’elle manque de pureté, mais qu’elle a de la noblesse, que le dôme est d’une conception hardie, que le clocher est le monument de ce genre le plus remarquable qui soit à Lyon. Par contre, M. de Laprade dit que c’est un produit bâtard dont l’ensemble est froid et sans harmonie, que le dôme est défiguré par les ouvertures et que le clocher manque de dignité. Comment oser hasarder une appréciation après ces jugements si contraires ? J’accorde volontiers que cette église n’avait autrefois rien de remarquable, mais depuis que, par les soins intelligents de M. l’abbé Coudour, ancien curé de cette paroisse, elle a été agrandie d’une travée, les défauts signalés ont disparu, et l’ensemble ne manque ni de noblesse ni d’harmonie. C’est une des meilleures restaurations qui aient été faites de nos jours.

Nous retrouverons plus loin, quand nous parlerons des chanoines réguliers de Saint-Ruf, le souvenir de Notre-Dame de la Platière, aujourd’hui confondu avec celui de Notre-Dame-Saint-Vincent. Mais ce que nous devons remarquer avec un sentiment ému, c’est le soin pieux et jaloux avec lequel nos pères conservaient les témoignages du passé. L’église de Saint-Vincent disparaît, ils en conservent au moins le nom ; l’église de la Platière est démolie, on transfère dans