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QUARANTE-HUITIÈME AVENTURE.

QUARANTE-HUITIÈME AVENTURE.

De l’arrivée du père et des frères du Chevalier ; d’un beau nain qui les accompagnoit, et comment on découvrit damp Renart.



Les tables levées, on quitte la salle, on monte les degrés de la tour principale, pour mieux jouir de la belle vue. Le Chevalier, l’épieu à la main, s’appuye aux créneaux. Les autres s’asseyent, regardant à leur aise les vignes, la prairie, les champs de blé, la rivière et la mer qui se perdoit dans l’étendue. Mais d’autres objets attirent leur attention. Des limiers, des brachets, des levriers accouroient vers le château, conduits par des valets à cheval. L’un portoit un cor à son cou dont il cornoit doucement. Après, venoient deux pesans chariots précedés d’un nain et escortés de deux écuyers. À la suite des chariots, quatorze hommes d’armes sur des chevaux richement caparaçonnés.

Le Chevalier s’adressant aux deux écuyers arrivés le matin : « Frères, » leur dit-il, « n’est-ce pas là l’équipage de mon seigneur de père ? — Oui, sire, n’en doutez pas, » répondent-ils. Cependant le pont s’abaissoit, la porte du