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RENART ET PRIMAUT À LA FOIRE.

J’aurois dû me défier de cet odieux glouton. Mais s’il est vrai que je sache mieux leurrer qu’un bœuf ne sait labourer, je prends à témoin mes bons amis les bourgeois d’Arras, que personne à l’avenir ne pourra se vanter, ô ma chère Hermeline, de faire repentir ton époux de sa bonne foi. »


DOUZIÈME AVENTURE.

Comment l’oison ne demeura pas à qui l’avoit acheté, et comment Primaut ne put attendrir Mouflart le vautour.



Retournons maintenant à Primaut qui se complait à regarder l’oison, avant de le manger. Par où commencera-t-il ce repas délicieux ? Par les cuisses ? Non : la tête est plus délicate, et puis s’il s’en prenoit d’abord aux pattes, il n’auroit plus faim pour aborder les meilleurs morceaux. Comme il suivoit ce raisonnement, sire Mouflart le vautour faisoit dans les airs sa ronde accoutumée. Il apperçoit Primaut perdu dans

    de la ville, nommé Taisseau, arrêta l’un des principaux serviteurs du prince et le détroussa. Les gens de Taisseau firent comme lui, et tous les bagages du duc furent pillés. (Roman de Rou, t. I, p. 403.)