Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

UNE VOIX FLUTÉE

Moi !

L’ÉTUDIANT
(Faisant semblant de ne pas la reconnaître.)

Qui çà, vous ?

LA MÊME VOIX FLUTÉE

Moi ! !…

(Il ouvre. Entre la grisette, rouge comme une pivoine qui aurait monté six étages.)
LA GRISETTE

Bonjour, mon chien. Comment ça va ?… Dieu, que c’est haut ! Je suis essoufflée… Et ta portière qui me demande toujours où je vais, comprends-tu ça ?… Elle me fait répéter pour me faire endêver… aussi, je l’abomine, cette vieille bosco-là ! M’embrasses-tu ?… Laisse-moi ôter mon chapeau.

L’ÉTUDIANT
(Avec l’empressement de l’homme qui bande.)

Donne-le-moi, mon ange.

LA GRISETTE
(Se débarrassant de son chapeau.)

Tiens… M’aimes-tu, tit chat ?… Viens m’embrasser.

L’ÉTUDIANT
(Qui la tient dans ses bras.)

Oui…

LA GRISETTE
(Avançant son petit museau contre les lèvres de son amant.)

Nous serons bien sages, par exemple !


— 192 —