Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/70

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Ma gorge se tient mieux qu’un militaire
Mon con est boisé comme l’est Meudon,
Afin de cacher l’autel du mystère
Où l’on officie en toute saison.

J’ai des cheveux roux comme des carottes
Des yeux de faunesse, émerillonnés,
Qui guignent les vits au fond des culottes
Et des pantalons les mieux boutonnés.

Je possède l’art du casse-noisette,
Qui ferait jouir un nœud de granit ;
Un coup avec moi n’est qu’une amusette :
Quand on est à douze on n’a pas fini.

Et lorsque mon con a soif de ton sperme,
Lorsqu’il en attend dix litres au moins,
Tu sers une goutte ou deux, puis tu fermes
Le doux robinet des ruisseaux divins !

Est-ce du mépris ou de l’impuissance ?
Es-tu pédéraste ou castrat, voyons ?
Un pareil état m’excite et m’offense :
Descends de mon lit, ou bien rouscaillons !

LE POÈTE

Je sens les sonnets pousser sur mes lèvres,
À vous contempler dans cet abandon.
Vous me rappelez les biscuits de Sèvres
Pétris par la main du Grand Clodion.


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