Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/29

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chemins de fer dans les paquebots et des paquebots dans les chemins de fer !

FOGG.

Je sauterai mathématiquement.

SULLIVAN.

C’est une plaisanterie.

FOGG, se levant.

Je ne plaisante jamais quand il s’agit d’une chose aussi sérieuse qu’un pari. Je vous parie un million, messieurs, que je ferai le tour de la terre en quatre-vingts jours, soit mille neuf cent vingt heures, soit cent quinze mille deux cents minutes.

TOUS.

Tenu, le pari !

FOGG.

Tenu. Le train de Douvres part à huit heures quarante-cinq, je le prendrai.

STUART.

Ce soir même ?

FOGG.

Ce soir même. J’ai un million déposé chez Baring frères, qui formera mon enjeu. L’autre million, je l’emporterai.

STUART.

En voyage ?

FOGG.

Et je le dépenserai, s’il le faut, messieurs. C’est assez vous dire qu’il ne peut exister d’obstacle pour moi. (Tirant son carnet de sa poche et consultant un calendrier.) Donc, messieurs, puisque nous sommes au jeudi 3 octobre, je devrai être de retour au club le dimanche 22 décembre, avant que le neuvième coup de neuf heures ait sonné à cette horloge.

FLANAGAN.

Non, non, pas ici, mais à notre nouveau palais que nous inaugurerons ce soir-là même.

STUART.

Et nous consacrerons à la fête d’inauguration le million que…

FOGG.

Que vous perdrez messieurs… (Fogg sonne. Un des garçons du club paraît.)

FOGG.

Mon nouveau domestique.