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LES OISEAUX.

force qui ne lui est pas propre, comme celle du vent.

Ce mode d’ascension et de déplacement ne pourrait suffire à l’oiseau pour remplir sa tâche de régulateur d’élimination ; mais elle devait l’aider. L’air chauffé qui circule dans ses vésicules intérieures le soulève constamment. La légèreté de ce gaz est surtout grande, quand l’air ambiant dans lequel se meut l’oiseau est, en raison de la latitude, de l’altitude, ou de la saison, froid ou très-froid. Entre les deux, il peut y avoir une différence de température de 60 à 70 degrés.

Toujours est-il que certains oiseaux, dont les déplacements se font ordinairement au moyen de la natation et qui, pour cette raison n’ont pas besoin d’ailes très-longues, ont été quelquefois trouvés fort loin de leur habitat ordinaire, et que même, pour se laisser pousser par le vent, ils ont dû trouver dans leurs aérostats intérieurs de puissants auxiliaires.

Ainsi un starique perroquet (Phaleris psittacula, steph, ex Pallas), qui est un oiseau lourd en apparence, dont les ailes sont courtes et étroites et dont l’espèce se trouve dans les îles Aléoutiennes, les Kouriles et autres situées entre l’Asie orientale et l’Amérique occidentale, a été capturé, en décembre 1860, à Joenkœping, près du lac Wetter, dans la Suède méridionale. (Wahlgren, dans le deuxième cahier de Svenska, pour 1867)[1].

  1. Ainsi, que l’on se représente notre starique perroquet parcourant au vol les parages des îles Aléoutiennes par une température de 20 à 30 degrés au-dessous de zéro ; il a quintuplé ses grands réservoirs aériens et élevé l’air qui circule dans son corps à la température ordinaire des oiseaux à 40 degrés au-dessus de zéro ; c’est un écart de 60 à 70 degrés