Si l’on constate qu’un oiseau détruit des plantes ou des insectes, dont l’existence semble de nulle importance pour l’homme, on en conclut parfois que cet oiseau est sans utilité, et cependant le laboureur ne conserve-t-il pas, dans la morte saison de l’hiver, l’ouvrier qui lui sera indispensable en été pendant les moissons ? Il convient également que l’oiseau, dont l’élimination nous sera très-profitable en certains moments de l’année, ne meure jamais de faim.
Enfin toutes les critiques de l’oiseau ne sont faites qu’au point de vue matériel, comme si le beau pouvait être avec avantage remplacé dans la nature par le laid ou le néant, et comme si la grâce, la beauté et le chant des oiseaux ne devaient compter pour rien.
En résumé si, à l’aide des considérations que nous avons souvent exposées, l’on veut apprécier l’opinion de ceux qui contestent l’utilité des oiseaux et, par cela même, les harmonies providentielles de la création, on trouvera, nous l’espérons, qu’elle n’est pas fondée et que les malignités spirituelles par lesquelles elle s’est quelquefois manifestée ne la rendent pas meilleure.
Aussi constatons-nous qu’à très-peu d’exceptions près, les gouvernements, les sociétés savantes, agricoles et protectrices des animaux, les ornithologistes, etc., font de louables efforts pour mieux faire connaître l’utilité et l’importance des oiseaux.
J’ai reçu au sujet de mes recherches et de mes travaux des centaines de lettres approbatives. Je pourrais avec profit pour le lecteur en citer beaucoup ; mais j’ai été déjà fort long, et je me conten-