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LES OISEAUX.

au plus, pour le dégarnir de son feuillage et pour le faire mourir quelquefois dès la première année. Si donc, pour une cause quelconque, l’éclosion de ces chenilles réussit complétement pendant plusieurs années, les arbres courent les plus grands dangers.

« Dans la province de l’est de la Prusse, il a fallu abattre (ajoute Gloger, p. 45), dans les forêts de l’État (abstraction faite des forêts particulières), plus de 3.000.000 de toises cubes de bois de sapin, contrairement à toutes les règles d’exploitation forestière ; car la plupart étaient encore trop jeunes. Cette triste mesure était indispensable, parce que les arbres, dépourvus de leurs feuilles aciculaires, allaient dépérir. En même temps, l’abondance du bois mis ainsi tout à coup en vente, en fit baisser le prix de plus de moitié ».

Dans la région que j’habite, on n’a pas été obligé de défricher les forêts, mais on a fait des pertes très-sensibles. À ce sujet, j’ai recueilli, d’un marchand de bois fort intelligent, les renseignements suivants : Depuis quelques années, il avait remarqué que la croissance produite par la sève d’août n’atteignait pas toujours, dans certains chênes, son épaisseur ordinaire, et que ce manque de développement ne semblait pas provenir des influences extrêmes de la température. En mai 1868, il va faire l’inventaire d’un bois situé près du Châtellier (Marne), il l’achète ; en novembre de la même année il fait une coupe dans ce bois et, une fois de plus, il constate que la croissance produite par la sève d’août 1868, n’avait que le quart en épaisseur de ce qu’elle devait avoir et de ce qu’avaient d’autres