Page:Lesueur - À force d'aimer, 1895.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
à force d’aimer

— Qu’importe ! » s’écria Hélène, qui voulut dissimuler l’épouvante où la jeta cette nouvelle. « Je n’ai rien à faire avec cet homme ! Qu’il se présente, si bon lui semble, je ne le recevrai pas !

— Êtes-vous tout à fait libre vis-à-vis de lui ? demanda Horace d’un ton plus soucieux cette fois qu’agressif.

— « Absolument.

— Il ne vous tient par aucun papier, aucune lettre, aucun acte ?

— Aucun.

— Vous n’avez jamais rien accepté de lui pour l’enfant ? »

Elle devint très pâle, et un tremblement la secoua. Jamais elle n’avait parlé des cinquante mille francs à M. Fortier. Non pas dans l’intention formelle de lui en faire un secret, mais parce que toute conversation relative au passé devenait vite trop pénible. Elle avait seulement averti son fiancé qu’il n’aurait pas l’enfant à sa charge, puisque René possédait un petit capital. Le professeur, que les intérêts d’argent ne préoccupaient guère, n’avait pas relevé ce détail.

Maintenant Horace observait son visage bouleversé.

— « Allons, » reprit-il, « je vois que vous ne m’avez pas tout dit. »

Elle n’ouvrait toujours pas la bouche. Il posa une question précise :