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à force d’aimer
V
urant les jours qui suivirent cette représentation, Huguette et Germaine
furent moins expansives l’une avec
l’autre. Leur intimité de fillettes, absolue jusque-là, subit une modification. Certains sentiments
nouveaux les rendaient femmes, et, par conséquent, mystérieuses. Lorsque, maintenant, elles
suivaient, enlacées, le circuit des pelouses, des silences coupaient leur babillage ; et ces silences,
elles ne les rompaient ensuite qu’avec une sorte
d’effort.
Depuis la soirée au Théâtre-Indépendant, Germaine vivait dans un songe. Elle revoyait René, non seulement dans la beauté de sa mâle et superbe jeunesse, dans la magie de sa chaude éloquence, mais surtout dans la grandeur de son