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à force d’aimer

— Ouvre les bras au petit Marinval… Des bras de père, » ajouta de Percenay avec le ricanement d’un scepticisme atroce. « Mais n’attends pas qu’il connaisse ta petite histoire du Tunnel. Va au-devant. Déclare-lui que la voix du sang a crié en toi, que tes entrailles ont parlé. Propose-lui de le reconnaître. On ne renie jamais un père soixante fois millionnaire. Quant à lui, c’est un gaillard qui ne te fera pas honte… Beau garçon, bardé d’énergie, pourri de talent… Sacrebleu, si tu le dotes convenablement, je lui donne ma fille ! »

Vallery ne répondit pas tout de suite. Il regardait fixement son ami. À la fin, il dit d’une voix lente :

— « Ma foi, c’est une solution.

— Parbleu !

— Mais, » reprit le financier, « René n’est pas le maître à l’Avenir social. Si Fortier veut agir quand même contre nous ?

— Bah ! c’est le petit qui s’occupe de toute la cuisine du journal. Fortier vit dans les nuages. Si Marinval veut s’emparer du document et nous le rendre, il le pourra toujours.

— Et si Chanceuil porte ce sacré papier à un autre journal ?

— Voyons !… » dit le ministre, qui haussa les épaules.

— « C’est vrai, » murmura Vallery, « il com-