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LETTRE À M. ERNEST RENAN

ques, qui sont aujourd’hui très étudiés et bien connus, surtout en ce qui concerne le courant équatorial, de l’E. à l’O., lequel sous le nom de courant brésilien se bifurque à la hauteur de la partie la plus orientale de la côte du Brésil, en face de nos provinces de Parahyba, Pernambouc et Rio-Grande do Norte, ajoutaient des arguments en faveur de la possibilité d’un débarquement de Phéniciens ou de Carthaginois sur nos rivages.

La branche N. de ce courant se dirige vers la mer des Antilles, entre dans le golfe du Mexique, d’où elle ressort, en contournant la Floride, forme le fameux Gulf-stream, qui se rend en grande partie vers les côtes d’Europe.

C’est la branche méridionale de ce même courant qui, rencontrée en 1500 par Pedro Alvares Cabral, par 10° ou 12° au Sud de l’équateur, le porta à son insu fort loin vers l’occident, et, par hasard, lui fit découvrir le Brésil, au mont Paschoal, par 16° 56′ de latitude S.

Il pouvait se faire qu’Hannon ou d’autres navigateurs carthaginois eussent été entraînés vers la même contrée, par la même cause, et assez rapidement peut-être, eu égard à la légèreté des navires de ce temps-là et à la rapidité du courant.

Toutes ces considérations eurent assez d’influence pour me faire croire à l’existence du monument phénicien dont on annonçait la découverte, et pour me faire entreprendre le déchiffrement de l’inscription.