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LETTRE À M. ERNEST RENAN

lettre dans ce but. Mais, chose singulière, elle n’eut presque aucun écho ni au dedans ni au dehors du Brésil. Je crois que quelques journaux la reproduisirent, mais ils furent en petit nombre, et peu de personnes la lurent. Tel est l’esprit des sociétés modernes ! Lors de mon premier avis, l’attention avait été éveillée, attirée, par une chose étonnante, merveilleuse, il s’agissait d’un fait presque sans exemple. Ma seconde lettre venait dire la vérité, une vérité nue et crue, réelle, prosaïque, désenchanteresse. Rien n’avait paru plus désirable que la vérité évidente et claire ; elle se fit jour, mais elle parut sévère, sans attraits et moins agréable qu’on n’eut jamais pu l’imaginer. C’en fut assez pour qu’on la reçut froidement et peut-être avec une sorte de mauvaise volonté.

Il en est résulté que, malgré ma seconde publication, je n’ai pas cessé depuis ce temps d’être interrogé, et, pour ainsi dire, persécuté par un grand nombre de personnes, soit du Brésil, soit de l’étranger, qui s’intéressent à la trop fameuse inscription apocryphe.

C’est là une des raisons qui m’ont porté à publier cet opuscule.

Toutefois, la principale de ces raisons, celle qui domine toutes les autres, c’est le profond respect que j’ai pour vous, Monsieur et cher Maître, la vénération que m’inspire votre noble caractère et votre talent supérieur ; c’est pour cela que j’ai regardé comme un devoir de