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LETTRE À M. ERNEST RENAN

et que, quoi qu’il arrivât, je ne ferais de mon travail une publication définitive que lorsque j’aurais rencontré le monument original ou obtenu des preuves de son authenticité.

« La presse entière, comme il y avait lieu de l’espérer, prit le plus grand intérêt à cette affaire ; la curiosité publique se manifesta, et, au bout de peu de mois, la nouvelle qui avait franchi l’Océan, circulait, malgré moi, dans tous les centres intelligents, mais si gravement altérée déjà par plusieurs échos périodiques de la presse, que le Journal des Débats de Paris, la donnait comme venant de Guayaquil, dans l’État de l’Équateur.

« L’effet de ma publication, dont le but unique dans mon esprit était de faire naître quelque lumière au sujet de la curieuse communication, fut donc tout différent de ce que j’attendais. Le seul homme pour qui ma lettre avait été écrite et publiée, M. Joaquim Alves da Costa, propriétaire de Pouso Alto, près de la Parahyba, ne la lut pas parce que cet homme n’a jamais existé. Le mystère dont s’entourait cette individualité, la manière dont l’envoi avait été fait au vénérable marquis de Sapucahy et par dessus tout la contexture même de quelques mots et de phrases de l’inscription, qui rappelle en partie le Pœnulus de Plaute, en partie le périple d’Hannon et dans sa presque totalité quelques uns de livres de la Bible,