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L’Irlande t’a donnée à nous. Ta gloire est telle
Qu’un double rayon brille à ton front : Astarté,
Aussi belle que toi, ne savait qu’être belle ;
Sapho qui t’égalait n’avait pas ta beauté.

Tu chantes, comme vibre une forêt superbe
Qu’agite la fureur des grands vents déchaînés ;
Comme aux feux de midi la cigale dans l’herbe ;
Comme sur un récif les flots désordonnés.

Ton talent réunit la force et la souplesse,
Et d’une défaillance il n’a pas à rougir ;
Si tu peux gazouiller comme en son allégresse,
L’oiseau des champs, tu sais comme un tigre rugir.

La République, l’Art et l’Amour ont ensemble
Mêlé leurs voix, guidés par ta puissante main,
Cette main qui jamais n’hésite ni ne tremble,
Que la lyre soit d’or ou qu’elle soit d’airain.