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LA PETITE SŒUR DE TROTT

saisir volontairement est encore très malaisée. Il lui faut des tentatives répétées et laborieuses pour y arriver. Et quand elle tient quelque chose, elle ne fait guère que l’agiter sans y attacher d’idées très précises. Cependant elle a des préférences très nettes. Ainsi il est visible qu’elle a une grande prédilection pour un morceau de racine de guimauve : elle se le fourre volontiers jusqu’au fond du cou et le mâchonne avec persévérance d’un air absorbé. Elle est un peu moins souvent de mauvaise humeur. Mais elle a des instincts de plus en plus despotiques et, tel Napoléon Ier, n’admet pas que toutes ses volontés ne soient pas immédiatement prévenues ou réalisées. Or, souvent elles sont malaisées à discerner. Alors Mlle Lucette se renverse en arrière avec une expression sur laquelle on ne peut se tromper. Des éclats de voix perçants ne