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QUELQUES PRODIGES

de la tasse et approchée des lèvres de Mlle Lucette, celle-ci empoigne d’une main une oreille de Jane qu’elle secoue frénétiquement et se fourre l’autre main au fond du cou en poussant des cris d’agonie…

Papa est marin. Il sait que rien ne peut résister aux éléments déchaînés. Le sage doit laisser passer la bourrasque, quitte à se remettre à l’œuvre plus tard. Donc, d’une voix humiliée, il conseille la retraite. Mlle Lucette suit des yeux la tasse funeste jusqu’à ce qu’on l’ait enlevée de la chambre. Il est patent qu’une défiance absolue l’a envahie. Mais soudain voici que son œil s’illumine et qu’un gazouillis gracieux jaillit de ses lèvres…

Énorme, triomphante, sereine de sa puissance, nounou est apparue, et bébé se précipite vers elle, avide de puiser dans son sein l’oubli et la consolation.