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UNE PROMENADE

badine à la main (c’est une baguette ébranchée par Bertrand), un jeune gentilhomme de la meilleure venue, escorté d’un superbe caniche noir. La vision de ce tableau emplit Trott de satisfaction. Certainement, il n’est pas vaniteux, et il n’aimerait pas du tout être en représentation tous les jours. Mais il y a des moments où, si modeste qu’on soit, le sentiment de votre importance n’est pas fait pour vous déplaire. Trott marche avec gravité, conscient de la solennité de son rôle.

Il ne semble pas que Mlle Lucette soit suffisamment pénétrée du sien. Il n’y a pas à dire : elle paraît s’être éveillée du mauvais côté. Trott lui adresse de temps en temps la parole sur un ton aimable. Il n’obtient rien que des petits grognements haineux. Elle semble concentrée dans une seule idée fixe qui est d’avaler le voile que