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LA PETITE SŒUR DE TROTT

raison d’être du tout ; toute la création n’a pour but que de subvenir à ses besoins et à ses caprices ; sans doute elle ne le conçoit pas nettement, mais l’idée qu’en dehors d’elle quelque chose pourrait avoir une existence propre lui semblerait monstrueuse si elle pouvait arriver à la concevoir. Elle supporte bien malaisément que, dans une chambre où elle se trouve, un quelconque des esclaves qui l’entourent se livre à une occupation qui ne lui soit pas directement profitable. Elle considère un acte de ce genre comme une usurpation manifeste, comme un empiétement sur ses droits propres, qui sont la règle première de toute action. Quand nounou essaye de coudre ou maman d’écrire dans le local qu’elle honore de sa présence, cela va très bien tant qu’elle ne remarque pas que leur attention n’est pas absorbée par sa propre personne. Mais, du