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LA PETITE SŒUR DE TROTT

d’avoir tout épuisé et qui dédaigneraient la lune si on la leur apportait sur un plateau, en disant : « Connu. J’ai déjà vu ça planté là-haut dans le ciel. »

Mlle Lucette porte un intérêt exubérant à une multitude de choses. La nature lui semble pleine des phénomènes les plus captivants. Elle possède au plus haut point le talent, si par là il faut entendre avec Tolstoï la faculté de voir toute chose sous un angle original, différent de celui du vulgaire. Un morceau de papier, offert d’une manière convenable, peut être pour elle une source de jouissances indicibles. Pourvu qu’on lui dise « Coucou » et « La voilà », elle ira bien se cacher une cinquantaine de fois derrière une chaise et puis reviendra se jeter dans les bras de son interlocuteur. Également, elle consentira, pourvu qu’on l’encourage de temps en temps, à frotter